Les promesses futures qui font briller nos yeux sont ici bas comme une course à saisir de plein pied, une course non pas contre le temps mais contre nous même. Pour en faire parti il faut avant tout savoir s'abstraire afin de s'extirper de soi, découvrir l'horizon de notre véritable potentiel et partir simplement, aussi loin qu'il nous est possible d'espérer.
/Récit des impressions de la course (celle ci belle et bien réelle) du 24 juillet./
Cette course n'était pas comme les autres à ceci près que le principe de base reste le même: aller d'un point A à un point B, mise à part cela tout, absolument tout, y était différent. 12km ce n'est pas beaucoup plus que 9 km me direz vous. Mais courir ailleurs, sur le goudron, avec d'autres personnes, sur un parcoure dont on estime mal voir pas du tout les distances, tout cela trouble vite et durablement les idées.
Dans la forêt tout est si calme, on entend le bruit léger de ses foulées sur un tapis de feuilles, on entend sa propre respiration, ses battements de cœur et avec un peu de pratique l'esprit se vide et à cet instant on ne voit plus que le chemin à nos pieds. C'est alors qu'on a cet étrange sentiment de liberté comme si on s'allégeait de notre pensé, qu'on l'a laissé s'envoler et que l'on devenait nous même le chemin.
Le brouhaha annihile ce retour sur soi, cette écoute apaisante, cette état de plénitude. Le bruit et les odeurs y sont tout aussi différents, seul le ciel, le vent et le soleil subsistent encore. L'unique point de conscience dans tout ce chaos, ce sont les gens sur le bord de la route, leur sourires, leurs mains tendus et leurs encouragements nous ramène face à la route. Mais notre esprit ne cesse de la fuir, dans ces moments là on baisse la tête, et la chaine de nos pensées se met à tourner en roue libre dans la folie de nos questionnements;
Est-ce qu'il reste encore beaucoup à parcourir? Est ce que je vais finir par lâcher? Pourquoi je fais tout ça, je devrais peut être m'arrêter?
La suite de ce sable mouvant d'idées nous mènent dans les abysses de questionnement plus fondamentales;
Est ce que je suis voué à perdre? Est ce que c'est tout ce que je peux faire de ma vie? Je rate tout, du sport aux relations les plus simple. Je le sais au fond, je suis voué à l'échec.
"Allez monsieur, allez!" Tien un gamin à casquette. Est ce que ça fait longtemps qu'il me tend ce verre d'eau? Je lève la main en le remerciant et prends dans un même temps ce gobelet qu'il m'offre à bout de bras.
Bien que je ne le connaisse pas je ne peux pas m'empêcher de penser que je ne m'arrêterai pas ici. Si je m'arrêtais là qu'est ce qu'il va penser de moi?
Pas besoin de connaitre longuement une personne pour lui transmettre beaucoup, voilà tout ce que j'en ai retenu en y repensant.
Les foulées se suivent et ne se ressemblent pas, à quelques mètres près on peux passer de l'envie d'en rester là à celle de ne jamais lâcher prise. C'est fatigant et dense pas après pas on ne cesse de penser, c'est d'ailleurs le plus usant car le seuil de douleur physique n'est en soi pas infranchissable, pour ce genre d'épreuve seul le mental compte.
Bien que je ne les connaisse pas et qu'ils ne liront probablement jamais ces quelques mots, je tenais ici à remercier toute ces personnes qui m'ont encouragé à poursuivre ma route, ma renaissance, mon Dao, car c'est un morceau de rêve et d'espoir qu'ils m'ont aidé à construire ce jour là. Merci à chacun et chacune d'entre vous.